Alimentation naturelle et science sacrée de l'Inde

     Pour déterminer quelle est notre nourriture naturelle, nos observations doivent porter tout d'abord sur la formation des organes de la nutrition et de la digestion, les dents et le tube digestif, puis sur la tendance naturelle des organes des sens qui guident les animaux vers leurs aliments et enfin sur la nourriture des tout-petits.

Observation des dents
     Si l'on observe les dents, on trouve, chez les carnivores, que les incisives sont peu développées, mais que les canines sont d'une longueur impressionnante, lisses et pointues, pour saisir les proies.
     Les molaires sont aussi pointues.
     Ces pointes, toutefois, ne se rencontrent pas, mais s'ajustent étroitement bord à bord pour séparer les fibres musculaires
     Chez les herbivores, les incisives sont remarquablement développées, mais les canines sont réduites (parfois elles sont énormes comme les défenses d'éléphants), les molaires ont une surface large et ne sont émaillées que latéralement.
     Chez les frugivores, toutes les dents sont presque de la même hauteur.
     Les canines sont peu saillantes, coniques et émoussées (elles ne sont évidemment pas destinées à saisir les proies, mais à exercer de la force).
     Les molaires ont une large surface, avec des replis émaillés pour résister à l'usure causée par les mouvements latéraux, mais elles ne sont pas pointues, afin de pouvoir mâcher de la viande.
     En revanche, chez les omnivores, comme les ours, les incisives ressemblent à celles des herbivores, les canines à celles des carnivores et les molaires sont à la fois larges et pointues pour servir aux deux fins (notées plus haut).
     Si l'on observe la dentition de l'homme, on voit qu'elle ne ressemble pas à celle des carnivores, ni à celles des herbivores, ni à celles des omnivores, mais qu'elle ressemble exactement à celle des frugivores.
     On en déduit donc avec raison que l'homme est un animal frugivore ou mangeur de fruits (dans le sens large du terme).

Observation du tube digestif
     Si l'on observe le tube digestif, on voit que l'intestin des carnivores a de trois à cinq fois la longueur de leur corps, mesuré de la bouche à l'anus; leur estomac est presque sphérique.
     L'intestin des herbivores est a de 20 à 28 fois la longueur de leur corps; leur estomac est plus allongé et de structure complexe.
     Mais l'intestin des frugivores a de 10 à 12 fois la longueur de leur corps; leur estomac est un tout petit peu plus large que celui des carnivores et se continue par le duodénum qui joue le rôle d'un second estomac.
     C'est exactement la conformation que l'on trouve chez l'être humain, bien que l'anatomie dise que l'intestin de l'homme a de 3 à 5 fois la longueur du corps, commettant l'erreur de mesurer le corps humain de la tête aux pieds, au lieu de la bouche à l'anus.
     On peut donc à nouveau conclure que l'homme est, selon toutes probabilités, un animal frugivore.

Observation des organes des sens
     Si l'on observe la tendance naturelle des organes des sens qui dirigent tous les animaux vers leur nourriture, on voit que lorsque les carnivores trouvent leur proie, ils sont si heureux que leurs yeux se mettent à briller.
     Ils saisissent hardiment et lapent avidement le sang qui en jaillit.
     Les herbivores au contraire, refusent même leur nourriture habituelle, la laissant sans y toucher, si elle est un peu souillée de sang.
     Leur sens de l'odorat et de la vue les conduisent à choisir comme nourriture les herbes et autres plantes, qu'ils savourent avec délice.
     De même, avec les frugivores, on trouve que leurs sens les dirigent toujours vers les fruits des arbres et des champs.
     Chez les hommes de toutes races, on voit que le sens de l'odorat, de l'ouïe et de la vue ne les conduisent jamais à égorger des animaux.
     Au contraire, ils ne peuvent même pas supporter la vue de tels massacres.
     On recommande toujours d'avoir les abattoirs le plus loin des villes et l'on passe souvent des arrêtés qui interdisent strictement le transport à découvert de la viande de boucherie.
     Peut-on considérer que la viande est la nourriture naturelle de l'homme, quand à la fois ses yeux et son nez y sont si hostiles, à moins que son goût n'ait été dénaturé par les épices, le sel et le sucre ?
     D'un autre côté, nous trouvons délicieuse l'odeur des fruits, dont la seule vue nous fait souvent venir l'eau à la bouche !
     On doit aussi noter que les céréales et les racines variées possèdent une odeur et un goût agréables, bien que peu marqués, même si elles ne sont pas préparées.
     On est ainsi de nouveau amené à conclure de ces observations que l'homme est destiné à être un animal frugivore.

Observation des tout-petits
     Si l'on observe la nourriture des tout-petits, on trouve que le lait est sans doute la nourriture du nouveau-né.
     Les seins de la mère ne fournissent pas beaucoup de lait, si elle ne prend pas comme nourriture naturelle des fruits, des céréales et des légumes.

Extrait de la "Science Sacrée" de Swami Sri Yukteswar

     Il n'échappera pas à l'analyse d'un Hygiéniste averti que ce très beau texte, très intelligent, très proche de la réalité, comporte tout de même une lacune de taille...
     En effet, l'auteur ne parle nulle part des granivores... car cela l'obligerait à se rendre compte que l'homme n'est pas non plus un granivore et que les céréales, légumineuses, oléagineux, etc... ne sont pas des fruits mais des semences...
     Forts protéinés et concentrés, ces aliments ont notamment le malencontreux effet de perturber lors de leur putréfaction notre flore intestinale de frugivore... et n'oublions pas qu'une bonne flore intestinale est la base indispensable d'une bonne santé.
     Si on en consomme, il faut donc le faire avec prudence, en petite quantité et ne pas en faire sa base alimentaire (comme le font beaucoup de végétariens).
     Lisons attentivement les 2 passages suivants : "...Peut-on considérer que la viande est la nourriture naturelle de l'homme, quand à la fois ses yeux et son nez y sont si hostiles, à moins que son goût n'ait été dénaturé par les épices, le sel et le sucre ?...
     On doit aussi noter que les céréales et les racines variées possèdent une odeur et un goût agréables, bien que peu marqués, même si elles ne sont pas préparées..."
     On remarque que l'auteur essaye ici de justifier la consommation de céréales alors qu'il est évident qu'elles sont peu attirantes à l'état naturel et qu'il est difficile de les manger crues (qui le fait ?) : nous devons les saler, les sucrer, les cuire, les mélanger à d'autres aliments, etc... pour avoir envie de les manger.
     Un excellent texte, très bonne base de réflexion... mais à enrichir par cette précision...

Daniel Vranckx




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