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Il est intéressant de noter que la leçon de Tchernobyl n'a pas profité aux universités et facultés de médecine où on apprend toujours aux élèves ingénieurs et médecins qu'on peut décemment comparer les rayonnements naturels avec les rayonnements issus des éléments radioactifs artificiels, ce que j'ai encore entendu la semaine passée fort sérieusement pratiquer à partir de radio-Namur par des "personnalités" dont le dénominateur commun est l'ignorance en matière d'effets nucléaires.
La radioactivité naturelle ne peut se comparer, dans ses conséquences, avec les conséquences de la radioactivité issue des retombées nucléaires.
Pourquoi ?
Parce que les rayons cosmiques (même un peu plus forts lors des voyages en avion, par exemple) ne se reconcentrent en aucun point particulier de l'organisme, comme le font les produits radioactifs artificiels absorbés par l'organisme : les iodes 125, 129, 131 dans la thyroïde, les strontiums 85, 89, 90 dans les os, les plutoniums dans les alvéoles pulmonaires, les cèsiums 134, 135, 136, 137 dans les muscles, etc., en cas de retombées nucléaires.
La radioactivité naturelle issue du sol ne peut pas se comparer avec les effets de la radioactivité des éléments artificiels et radioactifs des industries nucléaires.
Pourquoi ?
Parce que les éléments radioactifs d'origine industrielle qui se perdent ou se dispersent dans la nature finissent toujours par se reconcentrer dans la nourriture : les viandes bovines, les poissons, laits, fromages, pommes de terre, légumes, blés, etc., CE QUI N'EST PAS LE CAS POUR LA RADIOACTIVITE NATURELLE qui NE se reconcentre PAS dans les aliments, elle.
Si la radioactivité naturelle se reconcentrait dans les aliments comme le font les produits radioactifs créés par l'homme, il y a bien longtemps que l'homme et d'autres espèces auraient disparu du globe.
C'est justement là LE DANGER DES ELEMENTS RADIOACTIFS ARTIFICIELS : ils se reconcentrent dans la biosphère et les aliments humains, et c'est par ce cheminement qu'ils irradient pernicieusement des organes bien particuliers où ils se reconcentrent.
C'est là le danger des industries nucléaires dont les effets NE peuvent PAS se comparer avec les effets du soleil, des rayons cosmiques et des fonds naturels de la radioactivité.
Face a l'ignorance qui perdure, bien après Tchernobyl, dans les universités et les écoles, ainsi que dans les rédactions via des affirmations contraires à la vérité par les voix "de scientifiques" ou "de personnalités" qui continuent à diffuser sur les médias des comparaisons entre ce qui NE peut scientifiquement se comparer, j'en conclus à un mot d'ordre, une volonté POLITIQUE signifiée et suivie, de maintenir les masses dans l'ignorance "pour n'inquiéter personne".
Voilà aujourd'hui le CREDO : n'inquiéter personne et pour cela mentir à tout le monde, très officiellement.
Et si un nouveau Tchernobyl devait se produire en ex-RDA ou ailleurs, aucune mesure d'information valable n'ayant été donnée, les conséquences seront ce qu'elles seront.
Je conclus en disant que la distribution de pilules d'iode près des centrales nucléaires, est une mesure psychologique parce que ne touchant que les iodes radioactifs, mais pas les strontiums, pas les plutoniums, pas le césiums et autres nombreux poisons radioactifs présents dans les retombées nucléaires d'une centrale accidentée gravement, ou d'une bombe atomique ayant explosé : ce sont les mêmes poisons radioactifs dans les uns et les autres, et la loi de l'imposition du silence ne changera ni la réalité ni les conséquences.
Les neutrons ne sont pas arrêtés par les frontières et les polices, pas plus que les nuages radioactifs ou non radioactifs.
Si l'on veut protéger l'avenir de nos enfants, il faut sortir de la peur d'informer et de l'organisation si sécurisante du mensonge, car le mensonge ne peut protéger l'avenir.
La sécurité, c'est l'étude de la vérité et l'application de la vérité, et non l'application d'acrobaties intellectuelles mensongères très éphémères et en fait très dangereuses pour tous.
Communiqué
de l'ASSOCIATION INTERNATIONALE POUR LA PROTECTION CONTRE LES
RAYONNEMENTS IONISANTS (A.I.P.R.I.)
25
avril 1996
Belgique, André
M.-E. +32 (041) 74.04.73